Au lendemain des crises pétrolières des années 1970, des efforts ont été réalisés dans les pays développés pour la valorisation de la biomasse végétale. Celle-ci, à défaut de les remplacer devait venir en aide aux sources d’énergie fossile (charbon, pétrole, gaz). Des technologies nouvelles ont été développées dans ce sens (Charbon Bio, biocombustible, culture énergétique…).

Dans les grands centres urbains, la demande en bois de chauffe devient de plus en plus importante du fait des facteurs tels que la croissance démographique, un faible revenu, des couts élevé des substituts comme le gaz et ceci oblige la population à utiliser le bois-énergie pour ses besoins.  Au Cameroun le bois-énergie et le charbon de bois représenterais un peu plus de 80% de la consommation totale d’énergie aussi bien à usage domestique qu’industriel.

En effet, l’utilisation intensive de cette ressource pour subvenir au besoin de la population met en péril les forêts, entrainant ainsi des lourdes conséquences sur les écosystèmes. Cette pression associée au faible revenu des populations et à l’explosion démographique entraine une réduction des superficies des forêts. En plus de la pression humaine sur l’environnement, les industries par l’utilisation des combustibles fossiles rejettent une quantité importante des huiles usager et d’émission des fumées qui contribuent à la pollution des nappes d’eau, de l’atmosphère et au réchauffement climatiques.

Au regard des enjeux du développement durable, il est plus que jamais nécessaire de trouver une solution économique et social viable au problème du bois-énergie par la valorisation des résidus agricoles. C’est dans cette perspective que la COOP CA REDD, en collaboration avec le Département des Sciences Environnementale de l’Ecole Nationale Supérieur Polytechnique de l’Université de Maroua, s’inscrit dans un travail dont l’objectif générale est la valorisation du son de riz pour la fabrication du charbon bio. Il s’agit spécifiquement de présenter les différents procédés de fabrication du charbon bio, de déterminer le liant le plus adapté pour la fabrication du charbon bio, et de tester le pouvoir énergétique de chaque type de charbon à base du son de riz.

Matière Première

Les activités agricoles telles que la culture de riz, du coton génèrent d’important déchet. Dans les zones rizicoles telles que Yagoua dans la mayo Danay, la Semry ainsi que d’autre acteurs de la filière comme la Coopérative TPA produisent par an des tonnes des déchets issus du décorticage de riz. Ces déchets qui sont jusqu’à lors problématique peuvent faire l’objet d’une valorisation pour la fabrication des briquettes de charbon. Le son de riz carbonisé est ensuite associé au liant pour faciliter le compactage. Nous avons testé trois types de liant à savoir, l’argile, la bouse de vache et le grewia sp.

 

 

 

Il en ressort de cette expérience que l’argile, à un certain pourcentage, donne des meilleurs résultats. La carbonisation prend en moyen 6 heures du temps et la température est comprise entre 70 et 450°. Il ressort des différentes comparaisons que les briquettes de charbon se consument moins vite par rapport au charbon de bois et a un temps de brulure plus longue, bien que ces briquettes produisent plus de cendre. Ces cendres sont en cours d’analyse pour déterminer leur pouvoir fertilisant.

Carbonisateur
Intrants

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ainsi donc, d’après l’équipe ayant conduit cette expérience, le son de riz pourrait produire du charbon bio qui servira comme combustible alternative dans les ménages. L’utilisation de charbon bio pourrait réduire la quantité de déchet et en même temps réduire la pression sur le couvert végétal.

Charbon Bio
Séchage des briquettes
Test de Brulure du Charbon Bio
Test de Brulure du Charbon Bio

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les briquettes ayant été produites et testé, on en conclu que le son de riz pourrait faire l’objet d’une valorisation énergétique plus importante à travers la fabrication de charbon vert si les moyens nécessaires sont mis en jeu.