L’assèchement du Lac-Tchad est une véritable catastrophe humanitaire qui menace cette région du fait du tarissement de ses ressources en eau. Prévient la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) qui se préoccupe du sort des populations de cette partie centrale de l’Afrique.

En une vingtaine d’’année, le Lac Tchad, plus grand réservoir d’eau du monde, a perdu de sa superficie à plus de 90%.  Entre les changements climatiques, la désertification et la pression démographique qui ne fait qu’augmenter d’années en années, ce lac, mamelle nourricière de la plupart des populations riveraines, qui vivent essentiellement de la pêche et de l’agriculture, se meurt petit à petit.

Ce dernier est passé de 25 000 km2 en 1963, à moins de 1 500 km2 en 2001. Si le niveau de l’eau continue de baisser à son rythme actuel, le lac Tchad disparaîtra dans une vingtaine d’années, selon les prévisions climatiques de la NASA.

Des millions de personnes menacées

La région du lac Tchad abrite environs 30 millions de vies. En effet, 4 pays bordent ce Lac. Il s’agit de Tchad, du Nigéria, du Niger et du Cameroun. Ces populations vivent des activités autour du lac, notamment la pêche et l’agriculture, et souffrent de l’assèchement de ce dernier et de la détérioration des capacités de production agricole de la région. Toutes les activités socio-économiques sont affectées et la surexploitation des ressources en eau et en terre entraîne conflits et migrations. C’est le cas  actuellement dans le département du Logone et Chari au Cameroun, où, depuis le mois de juillet 2021 dernier, l’on observe des tensions entre les peuples Mousgoums et Arabes choa.

La production halieutique est nettement en baisse ces dernières années, les pâturages se sont dégradés, la biodiversité autour du Lac est presqu’inexistante. Le lac Tchad n’est plus que l’ombre de lui-même.

Face à cette situation, des acteurs communautaires, des associations, des institutions, dont la Coop-CA REDD en première ligne, se mobilisent et refusent de baisser les bras pour contrer l’assèchement du Lac-Tchad, même si en matière de riposte à ce problème, les âmes bonnes volontés, ne peuvent à elles seules, compenser l’absence de courage politique et d’investissements d’envergures. 

Si nous voulons stopper la disparition tragique du lac-Tchad et donc repousser la désertification dans le bassin  du Lac Tchad, il n’y a plus de temps à perdre, il nous faut AGIR. Et pour cela, deux grandes questions se posent.

1-     Comment  contrôler l’utilisation de l’eau et des autres ressources naturelles du bassin du lac Tchad ?

2-     Par quels moyens concevoir de nouveaux modèles de gestion adaptée de l’eau qui tiennent compte à la fois des techniques agricoles traditionnelles et de la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire des populations.

De fait, selon les experts, le tarissement des sources d’approvisionnement en eau requiert un changement radical des techniques de gestion de l’eau et un plan pour reconstituer le lac.

Les eaux provenant des deux principales sources d’approvisionnement du lac, les rivières Chari et Logone, ont nettement décru au cours des cinq  dernières décennies. Elles ne pourront à elles seules, combler le déficit en eau dans le Lac.

Mais alors, un détournement des eaux de l’Oubangui, principal affluent du fleuve Congo, ne serait-il pas la solution à notre problème ?

Par Zara Abba