Filière anacarde : le Cameroun, un géant sur l'échiquier mondial d'ici 5 ans.

Filière anacarde : le Cameroun ambitionne à nouveau de devenir un géant sur l’échiquier mondial d’ici 5 ans.

L’anacarde est une culture de rente très peu développer au Cameroun, plus connu sous le nom de noix de cajou ou pomme de cajou, l’anacarde s’adapte aux régions ayant un climat chaud. Selon les pouvoirs publics camerounais, il s’agit d’une excellente culture de rente pouvant venir en appoint au coton qui est jusque-là l’unique produit de rente dont dépend la partie septentrionale du pays.

Pour développer cette filière, le Cameroun avec le concours de la coopération allemande s’est doté en octobre 2018 d’une stratégie nationale de développement de la chaîne de valeur de la filière anacarde avec pour objectif de créer 150.000 emplois dans la région de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua et aussi celle de l’Est en 5ans grâce à la création de 150.000 hectares d’anacardes au cours de la même période.

La stratégie prévoit également la création de 100.000 emplois direct dans la transformation de l’anacarde (décorticage, production de jus d’anacarde etc…). L’atteinte de ces objectifs est d’autant plus à la portée du Cameroun que l’institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) qui déploie depuis 3 ans un programme visant à produire 10 millions de plants en fin 2021. Cette quantité de plants apprend-on officiellement correspond à la création de 100.000 hectares de plantations dans le pays.

L’histoire de l’anacarde au Cameroun ne date pas d’aujourd’hui. Elle est considérée comme celle d’un rêve qui ne s’est jamais réalisé. En effet afin d’éviter à l’économie des trois régions septentrionales du Cameroun une dépendance au coton, l’ancien président du Cameroun Amadou Ahidjo a introduit l’anacarde dans la région du Nord. C’est ainsi qu’une campagne de reboisement est lancé dans la localité de Sanguéré non loin de Garoua. Plusieurs milliers d’hectares d’anacardiers sont alors plantés dès 1975 pratiquement au même moment qu’on introduisait la culture en côte d’ivoire.

A terme il était question parallèlement aux 100.000 hectares de plantations, de développer l’industrie de production du jus d’anacarde et de commercialiser la noix de cajou. 50 ans plus tard, seulement 6150 hectares ont effectivement été plantés et abandonné et aucune unité de transformation n’est sortie de terre. Pendant ce temps, la Côte d’Ivoire est devenue le premier producteur mondial de « l’or gri » avec en moyenne 750.000 tonnes/an de noix de cajou vendue dans le monde.

Pour mémoire, l’anacardier, de son nom scientifique anacardium occidentale est une espèce d’arbre de la famille des anacardiacées originaire d’Amérique tropicale et cultivé en zone tropicale. L’utilisation de l’anacardier est très variée car sa majeure partie est exploitable que ce soit pour son bois, ses fruits ou son amande. La noix de cajou ou amande est généralement consommée sous la forme de « grignotines » ou « amuse-gueule » les pommes sont consommées soit fraichement tombées de l’arbre soit sous forme de compote de jus de sirops ou laisser fermenter pour la production des boissons alcoolisées. Dans la médecine, l’anacarde rend également un grand service car il est largement utilisé dans le traitement de certaines maladies.

Pour se diversifier, la Société de développement du coton (SODECOTON) quant à elle veut planter 20 millions de plants d’anacarde sur une période de 5 à 6 ans. A l’horizon 2023, le Cameroun ambitionne de devenir un pays de l’anacarde en mettant en place une stratégie nationale de développement de la chaîne de valeur de la filière, une opportunité pour la croissance et la diversification de l’économie du pays.

La COOP-CA REDD ne sera pas du reste quant à l’exploitation de l’or gris pour allier lutte contre la désertification à l’économie vert.

Par ZARA ABBA MALDOU