Abakachi Abicho, Président du Conseil d’Administration de la Coop -CA REDD.

« Plus il y aura des forêts, plus il y aura la vie »

Propos recueillis par Maïramou Zaza Lamana

 Que représente la journée internationale des forêts pour votre organisation ?

Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier madame de cette opportunité que vous m’offrez pour m’exprimer à ce sujet qui me tient à cœur. La Journée internationale des forêts se célèbre tous les 21 mars de chaque année pour sensibiliser l’opinion publique sur cette question et aux efforts à faire chacun à son niveau. La forêt est d’une importance capitale dans la chaîne de régulation de la nature. Son rôle est d’autant plus important que celui des mers et des océans. Elle purifie l’air que nous respirons. Aujourd’hui, il n’en existe que deux plus grandes dans le monde, la forêt amazonienne en Amérique du Sud, et la forêt équatoriale d’Afrique Centrale. À elles deux, elles forment les poumons de notre planète tout entier. Elles nous prodiguent de l’oxygène d’autant plus qu’elles rapportent plus de la moitié de ce gaz indispensable à la vie. Plus il y aura des forêts, plus il y aura la vie. En reboisant la zone sahélienne d’arbres forestier, la COOP-CA REDD tente de redonner vie à cette zone désertique qui est du à l’action de l’Homme et aux phénomènes climatiques extrême. Nous nous sommes donnés pour mission principale de lutter contre l’avancée du désert, et aujourd’hui, c’est l’occasion idoine pour étendre la sensibilisation.

Quelles actions la COOP-CA REDD a-t-elle entreprit de mener en cette journée mondiale des forêts ?

Le thème retenu cette par les Nations Unies étant : « La restauration des forêts : Une voix vers la reprise et le bien-être », notre organisation a mené depuis le début de la semaine, diverses activités dans le but de promouvoir le reboisement. A travers son opération « Un élève, un arbre », la coopérative aura planté au terme de cette opération près de 4000 arbres, dans 4 établissements du Logone et Chari. De plus, le 21 mars, journée mondiale des forêts, nous avons organisé un éco-jogging dans la ville de Kousseri, encore appelé marche sportive écologique, durant laquelle nous avons procédé au ramassage des déchets plastiques car, le plastique nuit gravement à l’environnement. Nous avions prévu des conférences débats sur l’importance de la forêt, malheureusement, les conditions sanitaires (COVID-19) ne nous y ont pas beaucoup aidé. Nous prévoyons donc de passer par les radios communautaires, et les réseaux sociaux, pour faire passer notre message. A travers votre journal aussi, beaucoup de personnes seront touchées, et pour cela, je vous en remercie.

Que pensez-vous que l’on puisse faire pour préserver nos forêts ? Comment ralentir l’avancée du désert dans le Sahel ?

Afin de préserver nos forêts, et par ricochet, repousser l’avancée du désert, je pense que la seule chose que nous puissions faire c’est de sensibiliser les populations. De leur dire d’éviter de couper nos arbres, d’éviter de provoquer les feux de brousse, car ça tue à petit feu nos forêts, de favoriser ou de promouvoir le reboisement, et pour cette dernière action, les machines sont déjà en marche chez nous. Il faudrait également promouvoir des solutions alternatives à la déforestation tels que des AGRAP, du charbon bio, du biogaz etc…

 Pourquoi cette question vous intéresse-t-elle- tant ?

Nous sommes partis du constat selon lequel, le désert est très vite arrivé chez nous. Quand nous étions jeunes, la chasse existait autour de la ville de Makary et quand tu étais en retard pour l’école, tu étais obligé de t’y faire accompagner par les parents tellement le foret était touffu. Mon grand-père me racontait comment les animaux sauvages sillonnaient la ville la nuit tombée à leur époque. Aujourd’hui, on peut se tenir aux alentours de la ville et apercevoir les villages environnants tellement le couvert végétal a disparu. On en a les larmes aux yeux. C’est dans l’optique de contrer cela que nous avons pensé à créer cette organisation.

En effet, la forêt et sa multitude d’arbres freine le réchauffement climatique. Elle est aussi d’une importance vitale pour notre santé. Elle est la gardienne de la biodiversité. Elle fournit 75% de l’eau douce dans le monde. Dans la forêt, l’eau de pluie s’infiltre plus facilement dans le sol. Elle approvisionne donc les nappes phréatiques, les sources, les rivières.

 Quel message adresseriez-vous à tous ceux qui nous lisent aujourd’hui en ce qui concerne la conservation de la forêt dans le monde en général et dans le bassin du Lac-Tchad en particulier ?

J’exhorte tous ceux qui nous lisent de prendre conscience de l’importance des arbres dans notre survie. Plus il y aura de forêt, moins l’on observera le réchauffement climatique. Nous vous invitons à vous joindre à notre cause pour changer les choses et laisser un monde meilleur à notre descendance. La Coop-CA REDD vous ouvre grandement ses portes pour qu’ensemble, nous puissions enrailler l’avancée du désert dans notre pays.

 

Je ne saurai terminer mon propos sans remercier ceux qui nous ont de prêt ou de loin soutenu dans cette semaine d’activité, notamment, le MINFOF, le MINEPDED, le Secteur des Sciences Exactes et Naturelles du Bureau Régional Multisectoriel de l’UNESCO pour l’Afrique centrale, dans le cadre du projet de Promotion de l’Utilisation des Energies Renouvelables et des Technologies d’Efficacité Energétiques dans les Ménages des zones Rurales du Nord et de l’Extrême Nord (PUERTEM), la CRTV, Salam FM, Echos du Logone et Chari, la Société elecnor Cameroun, la société Pride Agency.