La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) est un accord international qui vise à lutter contre la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches du monde entier. Adoptée en 1994, la convention a pour objectif de promouvoir des politiques et des actions visant à prévenir la désertification, à atténuer ses effets et à restaurer les terres déjà touchées. La désertification est un problème mondial qui affecte environ un tiers de la superficie terrestre, touchant directement plus de 2 milliards de personnes dans plus de 100 pays. Elle est souvent causée par une combinaison de facteurs tels que l’exploitation non durable des terres, le changement climatique, la déforestation, la surexploitation des ressources naturelles et la pauvreté. Elle vise à combattre ces facteurs en encourageant la coopération internationale, en fournissant un cadre de collaboration entre les pays pour la mise en œuvre de mesures de lutte contre la désertification et en mobilisant des ressources financières et techniques pour soutenir les programmes nationaux. Un élément clé de la Convention est la reconnaissance du rôle des populations touchées par la désertification dans la mise en œuvre des actions de lutte contre celle-ci. Les communautés locales sont considérées comme des partenaires essentiels dans la protection et la gestion durable des terres, et la Convention vise à promouvoir leur participation active.

HISTORIQUE DE L’UNCCD
L’idée de créer une convention spécifique pour lutter contre la désertification est apparue dans les années 1970, lorsque plusieurs organisations et experts ont commencé à s’inquiéter de l’ampleur croissante de ce phénomène. En 1977, les Nations Unies ont organisé la Conférence des Nations Unies sur la désertification (UNCOD) à Nairobi, au Kenya, où les pays ont discuté des mesures à prendre pour lutter contre ce problème. L’UNCOD a été la première étape vers la création de la CNULCD.
La CNULCD a été négociée pendant plusieurs années, et finalement adoptée lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED), également connue sous le nom de Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro, au Brésil, en 1992. Elle est entrée en vigueur en décembre 1996 et compte actuellement 197 parties. Elle fonctionne grâce à plusieurs organes, dont la Conférence des Parties, qui se réunit tous les deux ans pour discuter des progrès réalisés et prendre des décisions importantes. Elle compte également plusieurs comités techniques et des groupes de travail qui travaillent sur des questions spécifiques liées à la désertification.
Au fil des années, la CNULCD a contribué à sensibiliser davantage à la désertification, à renforcer la coopération internationale et à mobiliser des ressources financières pour soutenir les initiatives de lutte contre la désertification. Elle a également encouragé la participation active des populations locales et des communautés dans la prise de décisions liées à la gestion durable des terres. La CNULCD est considérée comme une étape importante dans la protection de l’environnement et la promotion du développement durable dans les régions touchées par la désertification. Cependant, malgré les efforts déployés, la désertification reste un défi important, notamment en raison des effets du changement climatique. C’est pourquoi la convention continue de jouer un rôle crucial dans la coordination des actions mondiales pour lutter contre la désertification et préserver les terres pour les générations futures.
OBJECTIF DE LA CONVENTION
L’objectif principal de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) est de lutter contre la désertification et la dégradation des terres dans les régions arides, semi-arides et subhumides sèches, en favorisant la gestion durable des terres touchées et en assurant le bien-être des populations vivant dans ces zones.
Pour atteindre cet objectif, la CNULCD a identifié trois objectifs spécifiques :
- Améliorer la productivité des terres et réduire la dégradation des sols : La convention encourage les pays membres à adopter des politiques et des pratiques durables pour la gestion des terres, y compris la promotion de l’agriculture durable, la gestion forestière responsable et la conservation de la biodiversité. Elle vise à améliorer la fertilité des sols et à réduire la dégradation des terres, en favorisant des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et en renforçant les capacités locales pour une utilisation efficace des ressources naturelles.
- Favoriser la coopération internationale : La CNULCD encourage la coopération entre les pays membres pour l’échange de bonnes pratiques, le partage d’informations scientifiques, la formation et le renforcement des capacités. Elle vise également à mobiliser des ressources financières pour soutenir les activités de lutte contre la désertification et promouvoir la mise en œuvre de projets de développement durable dans les zones touchées.
- Mobiliser les populations locales et les parties prenantes : La convention reconnaît l’importance de la participation des populations locales et autochtones à la prise de décisions concernant la gestion des terres. Elle encourage la création de plates-formes de dialogue et de partenariats entre les gouvernements, les communautés locales, les ONG et d’autres acteurs, afin de promouvoir une gestion participative des terres et de garantir le bien-être des populations vivant dans les zones touchées par la désertification.
REALISATION DE LA CONVENTION
La CNULCD a contribué à sensibiliser davantage à la désertification et à mettre en évidence son impact sur les populations locales, l’agriculture, l’économie et l’environnement. Elle a également encouragé la mise en place de politiques et de programmes nationaux de lutte contre la désertification dans de nombreux pays. De plus, la convention a favorisé la mobilisation de ressources financières pour soutenir les actions de lutte contre la désertification, notamment à travers le Fonds mondial pour l’environnement.
Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour lutter efficacement contre la désertification. Le changement climatique et les pressions démographiques continuent d’exercer une pression sur les terres arides, ce qui rend la mise en œuvre de la convention d’autant plus importante. Elle continue de jouer un rôle clé dans la coordination des efforts mondiaux pour lutter contre la désertification et promouvoir la gestion durable des terres, afin de préserver les écosystèmes et le bien-être des populations vivant dans les régions touchées.
Elle reconnaît l’importance de la participation des organisations non gouvernementales (ONG) et des organisations de la société civile (OSC) dans la lutte contre la désertification et la dégradation des terres. Elle encourage leur participation active et leur collaboration avec les gouvernements et les autres parties prenantes dans la mise en œuvre de la convention.
ACCREDITATION DES ONG ET OSC
La CNULCD reconnaît que les ONG et les OSC apportent une expertise spécifique, une connaissance locale ainsi qu’une capacité de mobilisation de la société civile, qui sont essentielles pour lutter contre la désertification et promouvoir la gestion durable des terres.
L’accréditation des ONG/OSC par la CNULCD est un processus par lequel ces organisations sont officiellement reconnues et autorisées à participer aux réunions, aux négociations et aux activités de la convention en tant qu’observateurs. L’accréditation permet aux ONG et OSC d’assister aux sessions de la Conférence des Parties (COP) de la CNULCD et de participer aux discussions et délibérations sur les politiques et les décisions relatives à la désertification. Les ONG et OSC accréditées peuvent également soumettre des documents et des déclarations, organiser des événements parallèles, partager des informations et des bonnes pratiques, et s’engager dans des initiatives et des projets de lutte contre la désertification.
Pour être accréditée par la CNULCD, une organisation doit remplir certaines conditions et critères, y compris être une organisation non gouvernementale ou une organisation de la société civile possédant une expertise et une expérience pertinentes dans le domaine de la désertification et de la gestion des terres. Elle doit également avoir un engagement actif dans la lutte contre la désertification, être légalement constituée, disposer de ressources adéquates et être en mesure de contribuer de manière significative aux objectifs de la convention. Elle vise à renforcer la participation et la contribution de la société civile à la mise en œuvre de la convention, favorisant ainsi une approche inclusive et participative dans la lutte contre la désertification. Cela permet également aux organisations accréditées de contribuer activement à la formulation des politiques et aux décisions liées à la désertification, en apportant leur expertise et leurs perspectives spécifiques. C’est ainsi que la Coop-CA REDD a été accrédité et s’est résolument inscrite dans un processus d’arrimage aux standard internationaux en matière de gestion administrative, financière et technique des projet et programme.
L’INTERET DU CAMEROUN A S’ENGAGER DANS LA DITE CONVENTION
La dégradation des terres ou la désertification au Cameroun a pris au fil du temps un caractère de plus en plus urgent. Ses impacts se font ressentir sur l’économie, l’environnement et le bien-être des populations, et en particulier en zone rurale où la survie est tributaire de la disponibilité des ressources naturelles fournies par les terres. Le Cameroun a ainsi, depuis au moins le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, développé et mis en œuvre des stratégies et des actions dans le cadre de plusieurs initiatives portant sur l’utilisation durables des terres. Plus récemment encore, lors de la 71ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York (États-Unis), le Chef de l’Etat du Cameroun, son Excellence Paul Biya a solennellement engagé son Pays dans le respect des ODD dont la cible 15.3 met l’accent sur la lutte contre la désertification et la restauration des terres et sols dégradés, avec l’objectif d’aboutir à un « monde sans dégradation des terres » à l’horizon 2030. C’est dans ce contexte que le pays, déjà partie de la CNULCD a, fort opportunément, adhéré au processus de définition des cibles volontaires de neutralité en matière de dégradation des terres (NDT) le 21 décembre 2015. Une équipe de travail multisectorielle et multi-acteur au niveau national a été constituée en vue de renforcer la coordination et la concertation entre les différents acteurs impliqués. Pour booster les efforts en cours pour la GDT, les initiatives jusqu’ici entreprises par le Cameroun dans le cadre global de la gestion de l’environnement constituent autant de leviers et d’actions pour faciliter la mise en œuvre des mesures et cibles NDT et leur intégration dans les politiques et programmes à mettre en droite ligne de la vision 2035 dont le but est de parvenir à une économie émergente.
CONCLUSION
La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification est un instrument international crucial pour lutter contre la dégradation des terres dans les zones arides du monde entier. Elle vise à prévenir la désertification, à atténuer ses effets et à restaurer les terres déjà touchées, en encourageant la coopération internationale, la participation des communautés locales et la mobilisation des ressources financières et techniques. Malgré les progrès réalisés, la mise en œuvre effective de la Convention reste essentielle pour lutter contre la désertification et promouvoir le développement durable des zones touchées.