Le mot Biochar est un néologisme anglais, composé du préfixe bio et du mot charcoal, qui signifie charbon de bois. Il faut le traduire par: charbon à usage agricole. Le mot anglais Biochar est parfois traduit par le mot Biocharbon ce qui ne convient pas vraiment (quasi tous les charbons, y compris ceux fossile, ont une origine biologique). Le Biochar est une matière organique produit à partir des matières résiduelles contenant du carbone et provenant principalement de résidus agricoles et forestiers. Il existe plusieurs technologies de pyrolyse qui génèrent une panoplie de biochars ayant des propriétés variées. Le Washington Post estime que le biochar qui est un amendement naturel et écologique obtenu par carbonisation de la biomasse pourrait constituer une alternative aux 7,8 millions de tonnes de déchets alimentaires par an qui ne peuvent pas être récupérés (Gillet, 2013).
Caractéristiques
Les caractéristiques générales du biochar, on lui associe plusieurs vertus. Le biochar influence la dynamique de l’eau du sol. Le changement dans la capacité de rétention en eau qui lui est associé provient de la très faible densité de celui-ci, de sa teneur en carbone et de son effet sur la structure du sol. Des pores de petite taille dans ses particules favorisent une augmentation de la rétention en eau, car ils augmentent la remontée capillaire Une meilleure rétention favorise particulièrement les sols sableux ou ceux des régions plutôt arides en augmentant ainsi la productivité végétale.
Principaux usages
Le biochar est un amendement destiné à restaurer ou améliorer les sols: il est alors intégré, sous forme de poudre ou de petits fragments, dans des sols de pépinière, de forêt, agricoles, de jardin ou horticoles (pots de fleur), dans le but d’améliorer les propriétés pédologiques (physiques, chimiques, biologiques) du substrat. Le biochar est étudié et recommandé par un nombre croissant d’auteurs pour améliorer et stabiliser les sols tropicaux, naturellement acides et pauvres, donc fragiles, qui ont été fortement dégradés par l’agriculture et/ou la déforestation, et sont actuellement érodés ou menacés par l’érosion. Le biochar, en tant que produit riche en carbone, stable et durable, a aussi une fonction de puits de carbone, ce qui explique qu’il suscite un intérêt croissant dans le contexte des préoccupations concernant le réchauffement climatique d’origine humaine. Le biochar, source d’humus, permet de restaurer la capacité des sols à stocker une partie du carbone produit par la biomasse végétale.IL substitut à d’autres usages du charbon de bois ou charbon de bois activé : par exemple, l’introduction de biochar dans un sol améliore la qualité de l’eau qui y circule (il joue le rôle de filtre), et pourrait ainsi accroître la productivité des cours d’eau et des zones humides, en améliorant la ressource halieutique et en favorisant le retour d’un bon état écologique des masses d’eau superficielles et souterraines.

A part son intérêt de diminuer les émissions du sol en CO2, en méthane, et protoxyde d’azote (N2O ou oxyde nitreux), trois gaz à effet de serre préoccupants pour le climat, Le biochar piège et stock à long terme le carbone, le biochar ne pose a priori pas de problèmes d’introduction de germes pathogènes et nécessite ni progrès technique ni recherche fondamentale car ses outils de production sont robustes et simples, ce qui le rend approprié pour de nombreuses régions du monde. Ceci présente notamment un avantage pour les cultures de légumes frais ou plantes à croissance rapide et se mangeant crus (radis, carottes, salades, etc.) qu’il ne vaut mieux pas mettre en contact direct avec des fumiers pour limiter les épidémies et le risque zoonotique.
Mots clés : biochar ; agriculture ; humus ; déforestation et le carbone du sol.
Références :
–Brown, R. (2009). Biochar production technology, Chap.
- Dans : Biochar for environmental management:
Science and Technology, J. Lehman and S. Joseph
(édit.), Earthscan, London. p. 127-146.
-Woolf, D. (2008). « Biochar as a soil amendment: A
review of the environmental implications »,
http://orgprints.org.
Par:
Djana Daniel Daniel
Ingénieur Environnement