ABEILLES ET BIODIVERSITE : les liaisons vertueuses

Les abeilles, petites par leur taille, sont grandes de par leur rôle dans la biodiversité. Elles assurent la quasi-totalité de la pollinisation, celle de 80 % des espèces de plantes. La pollinisation est essentielle à notre alimentation, c’est grâce à elle que les plantes et les arbres fruitiers se renouvellent, précise l’apiculteur. C’est en toute innocence que l’abeille accomplit cette tâche vitale pour l’humanité lorsqu’elle butine de fleur en fleur. En récupérant le nectar d’une fleur, elle se charge de pollen qu’elle balaie dans son déplacement vers une autre fleur grâce à un système de brosses situées dans ses petites pattes. Et cela jusqu’à son retour à la ruche où elle dépose le nectar indispensable à la reine pour nourrir ses larves. Quant aux grains de pollen disséminés au sol, ils procurent les gamètes qui permettent aux plantes de se reproduire. Le taux d’extinction des abeilles est de 100 à 1000 fois supérieur à la normale, selon les régions et les variétés. Un danger pour les êtres humains, tant ces gardiennes de la biodiversité sont indispensables à la vie sur terre. Année, le 20 mai 2022, pour attirer l’attention de tous sur le rôle clé que jouent les pollinisateurs, l’ONU célèbre la Journée mondiale des abeilles. La pollinisation est un processus fondamental car de lui dépendent la reproduction de près de 90% des plantes sauvages à fleurs du monde, ainsi que 75% des cultures vivrières.

ROLE PRIMORDIAL DES ABEILLES DANS LA BIODIVERSITE

Les abeilles sont considérées comme les gardiennes de la biodiversité et des écosystèmes. Elles jouent un rôle important dans la réalisation des Objectifs du développement durable en luttant contre la faim (ODD 2), fournissant des emplois décents dans l’agriculture et dans d’autres secteurs (ODD 8) et en promouvant la biodiversité (ODD 15). Selon la FAO, 84% des récoltes mondiales destinées à la consommation humaine dépendent des abeilles ou d’autres insectes pour leur pollinisation en vue d’accroître leurs rendements et leur qualité. Au-delà d’être nécessaire pour notre alimentation, les abeilles pollinisent plus de 170 000 variétés de plantes permettant à tout notre écosystème d’exister. Il est donc crucial de surveiller leur déclin et de freiner la perte de la biodiversité et la dégradation des écosystèmes. Les abeilles ne sont pas les seuls pollinisateurs. Il y a aussi les oiseaux comme les colibris et quarante autres espèces sauvages. Et puis il y a l’éolien. Le vent est en effet le vecteur principal pour 10 % des plantes notamment des céréales (riz, maïs, sorgho, mil, orge, …). Les plantes, partout dans le monde, dépendent des pollinisateurs, les insectes, les oiseaux et même les chauves-souris, qui transportent le pollen de la partie mâle de la fleur (anthère) à la partie femelle de la fleur (stigmate). Le transfert de pollen induit la fertilisation, qui produit des graines et des fruits. Environ les 3/4 de toutes les plantes à fleurs de la planète dépendent des pollinisateurs pour produire des semences et des fruits. En fait, une bouchée sur trois des aliments que nous mangeons nécessite la pollinisation.

UNE ESPÈCE EN VOIE DE DISPARITION MASSIVE

L’activité humaine impacte grandement les abeilles et les autres pollinisateurs. Le taux d’extinction des abeilles est de 100 à 1000 fois supérieur à la normale. Les pratiques agricoles intensives, la monoculture, le recours aux pesticides, le changement d’affectation des terres figurent parmi les principales menaces pesant sur les abeilles et les autres pollinisateurs. Le nombre des petites ouvrières est en déclin depuis le milieu des années 1990. Chaque année, l’abeille domestique, élevée par les apiculteurs, subit une perte de 5 à 10 %. L’abeille sauvage, quant à elle, vit dans la nature en plus petite communauté. Selon une étude, 40 % des espèces d’abeilles sauvages seraient en voie de disparition. L’élevage des abeilles au Cameroun actuellement traverse une zone de turbulence. Des apiculteurs expérimentés ont constaté que leurs ruches étaient attaquées par des varroas. Ces acariens, qui collent aux abeilles comme des poux infestent progressivement les ruchers, avec pour conséquence directe l’affaiblissement et le mot de nombreuses colonies d’abeilles.

De nombreux facteurs sont en cause à savoir :

  • Les maladies  

Dans les années 1980, est venu d’Asie le Varroa, un acarien parasite qui se fixe sur l’abeille et suce son sang. Les abeilles asiatiques savent très bien s’en defender mais pas les abeilles domestiques européennes.

  • Les prédateurs  

Le frelon asiatique est l’ennemi n°1 des abeilles. « Il stationne devant la ruche pour prendre à l’abeille la protéine dont il se nourrit ». Il crée un stress chez l’abeille qui reste collée à la ruche. Cette dernière finit par mourir de faim, on peut perdre des ruches à cause de ce prédateur.

  • Les pesticides

 Ils perturbent ce qui sert de GPS aux abeilles. Désorientées, elles ne retrouvent plus leur ruche. Lorsque l’abeille butane une fleur traitée par les pesticides, elle meurt avant d’avoir pu retourner a la ruche.

La survie et le développement des abeilles sont aussi menacé par le changement climatique.Les effets des changements climatiques comme la hausse des températures, la multiplication des sécheresses, les inondations et les perturbations des saisons de floraison ont des effets désastreux sur la pérennité des abeilles et des pollinisateurs. L’ONU souhaite promouvoir une action coordonnée à l’échelle mondiale pour sauvegarder les pollinisateurs sauvages et domestiques et encourager l’utilisation durable des services de pollinisation.

LES CONSÉQUENCES DE LA DISPARITION DES ABEILLES

Une biodiversité végétale et animale menacée

Indispensables pour la pollinisation (reproduction) des fleurs et végétaux, les abeilles jouent un rôle très important dans notre écosystème. 35% de la production mondiale de nourriture dépend de la pollinisation. 80% de nos espèces végétales ont également recours à la pollinisation pour leur survie, leur reproduction et leur évolution. La disparition progressive des abeilles pose donc de graves problèmes de biodiversité des plantes et des fleurs présentes sur notre territoire, mais également des problèmes économiques.

Une hausse des prix de certains aliments

De nombreux aliments comme les fruits, les légumes, les épices ou encore le cacao dépendent de la pollinisation. Une diminution de la production de ces denrées entraînerait donc une inflation des prix et certaines carences pour les populations les plus modestes.

DES SOLUTIONS EXISTENT

Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, la préservation des habitats des abeilles et l’adoption de pratiques agricoles plus durables sont essentielles pour la sauvegarde de ces espèces. Recourir aux connaissances indigènes et locales et éviter l’utilisation de pesticides sont des manières d’agir durablement pour la survie des abeilles

Individuellement nous pouvons tous agir. Pour cela, nous pouvons privilégier  des produits issus d’agricultures biologiques locaux dès que possible ou choisir des plantes favorables aux pollinisateurs. Parrainer une ruche ou protéger les nids sauvages sont aussi des actions positives pour l’environnement et la biodiversité. Au vu des sécheresses, laisser un récipient propre avec de l’eau sera également grandement apprécié par les abeilles.

Les actions doivent aussi venir des gouvernements sur l’ensemble de la planète. L’ONU et ses États membres doivent renforcer la participation des communautés locales et autochtones dans la prise de décision et accroître la collaboration mondiale pour surveiller et évaluer la situation.

Rappelons-nous de cette citation d’Albert Einstein : « Si les abeilles disparaissaient de la surface du globe, l’humanité n’aurait plus que quatre ans à vivre. » Protéger les abeilles, c’est aussi agir pour la biodiversité

Pour participer à la préservation de la biodiversité et à la sauvegarde des abeilles en créant de nouvelles ruches.

 

Références

https://www.lepetitmarseillais.com

https://www.fao.org

https://www.mediaterre.org