L’économie verte, un terme très peu connu de la population des régions du Nord et de l’Extrême-Nord. Pourtant, les activités qui meublent cette économie sont menées dans le Septentrion pour lutter contre la désertification. Ces activités consistent en la restauration des sols dégradés à travers le reboisement. D’autres projets visent à accompagner les femmes dans la valorisation des produits forestiers non ligneux comme le moringa, le neem afin de pouvoir subvenir à leur besoin.

Selon Asta une vendeuse d’huile de neem l’économie verte lui permet de gagner sa vie et partant de préserver l’environnement « Avant j’allais couper du bois pour le revendre au quartier, une activité pourtant illicite.  C’est ainsi que pour contribuer à ma manière à préserver l’environnement j’ai arrêté de couper les arbres et je me suis lancé dans la collecte des fruits de neem pour extraire de l’huile que je vends pour subvenir à mes besoins et ceux de ma petite famille » explique-t-elle.

Huile de balanites

Par ailleurs, d’autres activités liées à l’économie verte consistent à fabriquer du charbon bio  à partir de la biomasse et du riz. « Nous avons pensé de façon écologique à préserver notre bois et à réduire de manière significative l’émission du carbonne. C’est fort de ce constat que nous fabriquons le charbon bio à partir des déchets de riz. Quand on décortique le riz on a une matière première celle-ci est carboniser dans des futs et on obtient de la poudre fine bien noire. On utilise la sève du Nimier pour compacter le charbon en lui donnant plusieurs formes. Mais la forme la plus utilisée c’est la forme ronde pour une bonne utilisation en cuisine », explique Mitsou Djomdi,

De même, l’État à travers le Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) et ses partenaires au développement mènent moult activités dans ce domaine.  

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) définit l’économie verte comme « une économie qui entraine une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie des ressources. Sous sa forme la plus simple, elle se caractérise par un faible taux d’émission de carbone, l’utilisation rationnelle des ressources et l’inclusion sociale ».

Les secteurs privilégiés de l’économie verte sont entre autres l’énergie renouvelable qui  a le mérite de conduire à la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Et la construction écologique , qui vise à  l’utilisation de matériaux locaux, ou ceux qualifiés de renouvelables et ayant subi une amélioration donnant une valorisation et même une valeur ajoutée sans nuisibilité grandiose de l’environnement dans le processus de leur préparation. Ce domaine englobe aussi les constructions bioclimatiques économisant la consommation de l’énergie pour le chauffage de l’eau et l’accès à l’air conditionné. En effet les moyens de transport sont également pris en compte il consiste à court terme en l’utilisation des énergies fossiles en augmentant l’efficience et en contrôlant des émissions.

À long terme le basculement vers l’utilisation des énergies renouvelables. L’amélioration des services comme le transport collectif innovant, le planning et les choix de réseaux efficaces sont aussi visés. La gestion de l’eau par l’optimisation de la production et de la distribution comme le recyclage ou la préservation sont les voies possibles de la rationalisation du capital eau-vie.

Par ailleurs, la gestion des déchets, l’amélioration de la collecte, du transport et la réutilisation relèvent de la culture et de l’organisation des sociétés. Enfin, la vision du système de l’économie verte de l’Afrique centrale a pour mission de faire de l’économie verte un secteur clé pour la croissance inclusive, le développement économique des États de l’Afrique centrale à l’horizon 2025 à travers la conception et la mise en œuvre du système de l’économie verte de l’Afrique centrale (Sevac) constitué de plusieurs piliers.

Par Marie Lucie AYAKA